Handball (N1M) : Lille reçoit Hazebrouck pour le derby des ambitieux
Hazebrouck et Villeneuve-d’Ascq ne se sont plus retrouvés en compétition depuis ce 4e tour de Coupe de France, en 2018. ©Le Réveil de Berck – Nord Littoral
Les Hazebrouckois, en tête de leur poule de Nationale 1 après dix journées, n’auront qu’une cinquantaine de kilomètres à faire, ce samedi soir. Ils sont attendus de pied ferme à Villeneuve-d’Ascq (4e), pour ce duel entre deux clubs désireux de retrouver le monde professionnel.
Le Nord voit les choses en grand. Et pas uniquement par le prisme dunkerquois, habitué de la Starligue (1ère division) depuis des années. En Nationale 1, le Lille Métropole Handball Club Villeneuve-d’Ascq (LMHBCV) affronte le Handball Hazebrouck 71 (HBH 71), ce week-end. Les deux clubs, bien embarqués en ce début d’année, ne cachent pas leurs ambitions de se rapprocher du monde professionnel à moyen terme.
Après un début de saison compliqué (3 défaites lors des 4 premiers matches), les Villeneuvois, invaincus depuis cinq matches, semblent prêts à accueillir l’ogre de la poule. Hazebrouck, qui n’a jamais perdu cette saison (8 victoires, 1 match nul), est un rouleau compresseur. Un objectif anime désormais ce groupe : « rester invaincu sur la première partie de saison et terminer à la meilleure place possible », comme l’explique Laurent Olivier. Le président espère « continuer sur cette lancée », pour aller dans le sens des objectifs fixés : « accéder à la N1 Élite. »
« Une autre dimension »
Cette poule de douze équipes, apparue en 2019, regroupe l’ensemble des clubs ayant obtenu le statut VAP (Voie d’Accession au Professionnalisme). C’est ce précieux sésame qui permet à une équipe de pouvoir prétendre à une montée en Proligue (2e division). Un graal pas forcément indispensable dans l’immédiat pour le président hazebrouckois : « Avoir le statut VAP serait une belle avancée, mais on ne veut pas brûler les étapes. On se concentre d’abord sur l’accession en N1 Élite dès que possible. »
Laurent Olivier a l’expérience de la deuxième division. Un an après sa prise de fonction, Hazebrouck avait vécu une saison à ce niveau en 2009-2010. « C’était une autre dimension, explique-t-il. Et aujourd’hui, treize ans après, c’est encore un cran au-dessus car les moyens demandés sont plus importants. » Les moyens. Le défi majeur pour se rapprocher de l’élite du handball français.
Laurent Olivier (à gauche) discute avec le coach de la N1, Hervé Martin. ©Le journal des Flandres – Nord Littoral
Pour Tijani Kachroum, l’entraîneur du LMHBCV, un énorme travail est nécessaire en amont des résultats sportifs : « Il faut se rendre compte que la Proligue actuelle, ce n’est pas comme la Division 2 d’il y a quelques années ! »Lui qui l’a connu pendant plusieurs saisons, en entraînant Villepinte et Livry-Gargan, témoigne des changements financiers au niveau du cahier des charges. « Aujourd’hui, il faut déjà 800.000€ pour pouvoir commencer le championnat et avoir le statut VAP. Et en Proligue, c’est un budget qui ne permet que d’être en bas de classement… »
La N1 Élite d’abord
Pour autant, Villeneuve-d’Ascq n’entend pas stopper sa progression. Monté en N1 il y a tout juste un an et demi, le club de la métropole lilloise a fixé un objectif d’accession à la Proligue à l’horizon 2025. « Le travail est financier,explique Tijani Kachroum. Le club se structure et essaie de mettre en place des fondations, mais chercher des partenaires est compliqué car les clubs de sport de haut niveau sont très nombreux à Lille. » Alors pour espérer un engagement plus important, le LMHBCV entend aussi accéder à la N1 Élite sous deux ans.
Avant le LMHBCV, Tijani Kachroum a entraîné à Villepinte, Livry-Gargan et Cherbourg. ©La Voix du Nord
Mais si derrière le choc de ce samedi se cachent deux équipes désireuses d’un avenir en professionnel, l’enjeu sportif du moment reste une priorité. Le Villeneuvois Nicolas Huyghe, meilleur gardien du championnat, parle d’un groupe « motivé à l’idée de se frotter au leader lors d’un derby ». Le monde pro, il l’a connu lorsqu’il était à Massy, en Starligue et en Proligue. Une page tournée ? « Même si j’ai à cœur qu’on finisse le plus haut possible, je ne me projette pas forcément sur du long terme. » Une manière, à l’image des acteurs des deux clubs, de garder les pieds sur terre.
Naël Makhzoum
